MEMORISATION ET ANESTHESIE

Pr Florence Pasquier

Centre de la Mémoire, Clinique Neurologique, CH et U de Lille


    La question de la rétention inconsciente d’évênements intra-opératoires reste débattue. Une revue récente (Ghoneim et Block, 1997) fait le point sur différents aspects de cette question, résume les études faites chez les sujets volontaires et chez l’animal et apporte des pistes pour des études ultérieures.

 

Depuis Tulving et Shacter, on distingue plusieurs composantes dans la mémoire, qui n’est pas un phénomène unitaire, dont l’opposition entre mémoire explicite et implicite. La mémoire explicite désigne le fait qu’un sujet récupère consciemment une expérience passée. La mémoire implicite désigne le fait qu’un sujet puisse exprimer une connaissance sans même avoir conscience d’avoir acquis cette connaissance. Une avancée majeure dans le domaine de la mémorisation lors de l’anesthésie est certainement la prise en compte de la composante implicite de la mémoire.

 

Cette communication a pour objet de situer les études sur mémoire et anesthésie dans la perspective des modèles cognitifs actuels de la mémoire, et de commenter ces études, en particulier leur méthodologie et les tests utilisés.